Le Village Botanique 2023
La Saja au village botanique 2023
Pour la 8ème édition, la SAJA a été présente au rendez-vous annuel du village botanique, organisé au Parc Floral par la ville de Paris. Cette manifestation a eu lieu les samedi 03 et dimanche 04 juin sous un soleil radieux. Cette année, le thème retenu était « Graines de botanistes ». Ce fut l’occasion également de rendre un hommage à deux grands botanistes de renommée internationale disparus en 2022 : Aline Raynal-Roques et Franklin Picard.
Contrairement aux années précédentes où nous étions installés au pavillon de la Chesnay du Roy, le village botanique a été proposé sous forme d’un parcours extérieur de tentes disséminées le long de l’allée de la scène musicale. C’est donc sous l’ombrage bienfaisante des arbres que nous avons officiés durant ce weekend. Ateliers pour enfants et adultes, conférence, visites guidées, ventes de plantes furent proposés pour sensibiliser un large public à la biodiversité.
Notre présence a permis d’échanger sur les conseils de culture, de faire découvrir notre association et ses activités. Nous avons pu enregistrer une réadhésion ainsi qu’une nouvelle adhésion. Nicolas Rossignol nous avait mis à disposition un lot de plantules, ce qui nous a permis de compléter la recette de la foire aux plantules de rocaille de Lyon. Il proposa conférences et visites guidées sur le jardin alpin du parc floral et ses milieux montagnards français. Stéphane Rémy a présenté une conférence sur la faune et la flore endémiques des Seychelles. Tous deux eurent un franc succès auprès du public !
Je ne peux terminer ce compte-rendu sans remercier sincèrement nos sajistes qui se sont relayés pour tenir le stand. Sans eux, pas de participation possible de la Saja aux manifestations.
Merci Danièle, Getty, Evelyne, France, Geneviève, Nicolas et Stéphane pour votre disponibilité.
Sajistement vôtre
Michel Flandrin Président de la Saja
Foire Aux Plantules 2023
C.R. de la 35 -ème foire aux plantules de rocaille
Samedi 20 et dimanche 21 mai 2023 10h.-18h.
Après trois essais infructueux, nous avons fait notre Foire aux Plantules de rocaille à Lyon!
Grace à Jean-François Thomas, responsable de collections au jardin botanique et à madame Juliette
Babin, Cheffe de service du jardin botanique, cette foire aux plantules a pu se dérouler dans les
meilleures conditions sous un soleil estival. Notre contingent de donateurs fût moindre que
d’habitude, cela s’explique par l’éloignement de Lyon pour nos sajistes venant des régions éloignées.
L’organisation sur place fut parfaite. La zone technique du jardin botanique servit de base arrière
pour garer nos véhicules durant le weekend, décharger et stocker nos plantules. Trois barnums déjà
installés dans une large allée à proximité du jardin alpin, purent être aménagés dès le vendredi soir
et décorés aux couleurs de la Saja. Le diner prit à l’hôtel fut l’occasion d’échanges sympathiques en
prenant des nouvelles des uns et des autres.
Le samedi matin nos sajistes Eric et Jocelyne ainsi que Maxime nous rejoignîmes. C’est au complet
que j’ouvris ‘’ officiellement ‘’la 35ème Foire aux Plantules de rocaille! Comme il est de coutume, la
première heure fut réservée aux sajistes. Vente de plantules, conseils de culture, informations sur
notre association ponctuèrent la journée de samedi. Nous avons également enregistré une nouvelle
adhésion. Deux visites du jardin alpin, samedi et dimanche, furent proposées aux sajistes.
Commenté par Jean-François Thomas, elles nous permirent de découvrir les rocailles et leur
végétation alpine. Les châssis de culture ainsi que la rocaille de tuf installés dans la zone technique
complétèrent la visite. En fin d’après-midi, notre sajiste Stéphane Rémy présenta une conférence sur
les plantes des iles Canaries ‘A la découverte de Ténérife et El Hierro’. Elle remporta un vif succès
auprès du public .
Après une journée bien remplie, la soirée au restaurant fut joyeuse et animée.
La journée du dimanche fut copie conforme à celle de samedi. Soleil, public, conseils, vente dans la
bonne humeur et la convivialité.
Si nous devons émettre un bémol de cette FAP, c’est sur le peu de donateurs et donc le nombre de
plantules proposées au public. De plus, une grande partie des plantules ont été tarifées à un euro,
n’étant pas suffisamment développées. La question de déplacer la FAP en automne a été évoquée, reste à savoir si septembre conviendrait mieux…
Que soit remercié madame Babin, Jean-François Thomas pour l’organisation de notre manifestation,
nos sajistes Eric et Jocelyne Accérani, Stéphane Rémy, Sébastien Antoine, Claude Morel, Eric et
Claire Martin, Maxime Fréville et sans oublier Thibault et Lydia Casagranda qui nous ont permis de
compléter notre stock de plantules par des plantes de leur production professionnelle.
Votre président Michel Flandrin
Donateurs: Sébastien Antoine, Claude Morel, Eric Accérani, Thibault Casagranda, Eric Martin,
Jean-Pierre Minard, Maxime Fréville, Nicolas Rossignol, Michel Flandrin
181 taxons pour 660 godets
Exemple de taxons proposés
Aquilegia barnebyi Ranunculaceae, est une ancolie originaire du Colorado, et de l’Utah d’une hauteur comprise entre 15 et 30 centimètre, à la floraison rose/crème. Plante à protéger l’hiver.
Dianthus crinitus Caryophyllaceae, petit œillet d’une quarantaine de centimètre de hauteur maximum, aux petites fleurs blanc à rose pâle en juin/juillet. Originaire d’Asie – Tibet.
Dracocephalum renarti est une Lamiaceae originaire de l’Atlas marocain. Ce dracocephalum nous offre une floraison blanc crème en juin/juillet, pour une hauteur de la plante de 20/25 centimètres.
Eriogonum compositum Polygonaceae :Eriogonum de Californie aux fleurs jaune crème en juin/juillet. Hauteur 50 centimètres maximum.
Mitella diphylla Saxifragaceae originaire d’Amérique du Nord. Plante de sous-bois frais à la floraison blanche en mai/juin. Petite plante de 40 centimètres maximum.
Pachistima cambyi Celastraceae originaire des U.S.A. Posse en sous-bois clair. Exposition mi- ombre. Sa floraison rouge apparait de mai à juillet.
Paeonia mascula ssp helenica Paeoniaceae : Pivoine herbacée d’environ 60 cm de hauteur. Sa floraison aux fleurs solitaires de 15 centimètre environ, de couleur blanche pur a lieu en mai/juin. La racine de cette plante était utilisée pour ses propriétés antiseptiques. Elle faisait partie des plantes médicinale cultivées au Moyen-Age.
Penstemon smallii Scrophulariaceae. Penstemon à cultivée en sol sableux, drainé. Il fait partie de la section Penstemon et sous-section Graciles (plante de grandes tailles à réserver aux jardins sauvages et lisières de bois.) Ses fleurs rose soutenue son portées par des tiges pourpres en été. Origine : Caroline, Tennessee.
Phyteuma charmelii Campanulaceae. Raiponce vivace s’observant entre 200 et 2300 mètres d’altitude. Elle présente de très belles inflorescences en tête globuleuse de 10 à 15 mm. Ses fleurs sont d’un joli bleu. Le Dr Charmel (1742-1816 ?), médecin botaniste l’utilisait à des fins thérapeutiques. C’est Dominique Villars (1745-1514) qui la nomma en son hommage.
Pterocephalus pinardii Dispacaceae poussant en sol très drainant, exposition de pleine lumière. On peut l’observer dans des éboulis en Turquie. Sa floraison rose apparaîtra en été.
Sedum multiceps Crassulaceae. Sedum originaire d’Algérie, semi-rustique à l’aspect général de mini bonsaï. Sa floraison estivale est de couleur jaune pâle. Se cultive très bien en serre alpine.
Senecio chilensis Asteraceae originaire de Patagonie (Chili, Argentine), Il affectionne les zones de sables volcaniques. Sa floraison jaune contraste sur son feuillage argenté. Hauteur 15 à 25 centimètres. Auteur de la plante 20 centimètres
Silène keiskei Caryophyllaceae. Silène japonaise aux fleurs rose foncé à blanc en aout/septembre.
Sisyrinchium bermudianum Iridaceae : Originaire des Bermudes. Ce Sisyrinchium est semi-rustique. Il offre une floraison en début d’été de couleur bleu/violet. Il affectionne les zones de mi- ombre à pleine lumière en sol frais à humide. Hauteur de la plante 20/30 centimètres.
Viola macroceras Violaceae. Viola à la floraison printanière violet pourpré, ou bleu pourpré. Plante de très petite taille 5 14 centimètres ; originaire d’Asie.
Une belle diversité de Yucca était également présente sur les tables, comme : Y. baccata, Y. neomexicana, Y. palida ,Y. treculeana, Y. torreyi et Y. glauca.
Nous remercions également Thibault Casgranda pour sa participation en therme de diversité sur les étals : Erigeron scopulinus, Codonopsis clematidea, Saponaria caespitosa, Seseli gummiferum, Veronica allionii ‘Flosab pink’, Maihuenia poepigii, Helwingia himalaica, Wulfenia carinthiaca, Hemiboea subcapitat, Dianthus alpinus, Centaurea castellanoides, Spirea morissonicola, Artemisia chamaelifolia, Dianthus minutiflorus, Impatiens omeiana, Arisaema yunnenense, Rubus saxatilis.
Rendez-vous en 2024 pour la prochaine FAP au Parc Floral de Paris.
Nicolas Rossignol
Nouvelle Section Normandie
Création d’une nouvelle section régionale « Normandie » de la SAJA
( Calvados, Eure, Manche, Orne, Seine-Maritime)
L’arrivée du président à Caen a motivé la création d’une section « Normandie » ,les sajistes normands
étant déjà sur place!
Pour ce faire, nous nous sommes retrouvés le mercredi 11 octobre à l’invitation de Julien Lagrandie,
à Soumont Saint Quentin pour visiter son jardin et nous concerter sur la création de la section locale.
C’est ainsi que Chantal, Line, Maryse, Pierre , Jean-Philippe et Michel commençâmes la visite de ce
magnifique jardin.
Julien nous précise qu’il a été amené a défricher la surface au fur et à mesure. A l’origine plantée
d’arbres aux essences locales: frêne, bouleaux, houx et traversée par des sources alimentant des
bassins de pisciculture, Julien en a tiré partie pour aménager au fil des années des bassins et de
petites cascades alternant avec des ruisseaux souvent rocailleux et une fontaine.
En arrière plan, composé d’un sol argilo-humifère et d’un ombrage important maintenant l’humidité
est né un jardin luxuriant. La présence de sources ainsi que la litière de feuilles et de branchages
favorisent un choix de végétaux qui aiment les sols humifères : le Gunnera*( voir liste à la fin de
l’article) avec ses grandes feuilles en cornets ou encore le Rodgersia dont le feuillage ressemble à
celui du marronnier. Les hostas, hortensias,Rhododendrons sont nombreux. Sous les arbres
Beesia, une petite collection de fougères Coniogramme, Cystopteris, près du ruisseau Astilbe et en
situation fraiche les plantes aux beaux feuillages Kirengeshoma, Ligularia, Fatsia … mais aussi la
minuscule Mentha requienii au parfum si odorant!
Au fils des allées, nous découvrons que Julien s’ingénie aussi à couvrir son terrain de broyat de
branches permettant ainsi un paillage limitant le désherbage et favorisant la microfaune. Pour
admirer le spectacle il faut également lever les yeux. Tels des acrobates de magnifiques rosiers
grimpants enlacent plusieurs troncs d’arbres.
Au devant, plusieurs îlots de rocailles sur terrain drainé rassemblant divers plantes alpines attirent
particulièrement notre attention. Scleranthus, Eriogonum, Dictamnus, Erinus, Allium, Cerastium …
Michel nous rappelle les conditions de culture. En particulier, le choix des roches, la composition
du sol, l’exposition, sans oublier un parfait drainage.
Au terme de cette visite, julien et Christelle ont aimablement proposé aux sajistes un café. Ce
moment convivial aura également permis à notre Président Michel FLANDRIN de rappeler la volonté
de la majorité des participants de constituer une section Normande de la SAJA. En premier lieu la
nomination d’un ou d’une secrétaire de section; ce sera Jean-Philippe Couasnon, élu à l’unanimité!
De réfléchir sur la manière de faire connaître et développer la section en Normandie.
Michel émet l’idée de se mettre en relation avec toutes associations ayant un lien avec les plantes, la
biodiversité, l’écologie, etc….) :
- il demande un RV à la Directrice du Jardin des Plantes de Caen, contacte le Président de
l’association «Caen Au pied du mur» , la Société centrale d’horticulture de Caen et celle du
Calvados. - La possibilité d’assister en septembre 2024 à la manifestation « Place aux
associations »organisée par la ville de CAEN, qui se tient place de la République. - Afin de faire connaître notre association, l’idée est émise de faire des semis et plantules
pour pouvoir les vendre dans certaines foires aux plantes. Celles-ci se multiplient d’année
en année, en Normandie. - Maryse évoque qu’il serait intéressant de visiter des jardins de particuliers ou public
D’autres idées restent à exploiter, chacun réfléchi à ce qui pourrait se mettre en place.
La création de la section « Normandie » devra être avalisée lors du prochain conseil d’administration
de la SAJA, le 19 octobre 2023.
Un grand merci à Julien et Christelle pour le sympathique accueil et de nous avoir fait partager leur
éden botanique!
Chantal Véron et Jean-Philippe Couasnon
*Quelques plantes du jardin:
Rocaille au soleil : Dictamnus albus, Eriogonum compositum, Primula henrici, Cérastium alpinum
subsp. lanatum, Erinus alpinus, Allium caeruleum Sous les arbres, Beesia deltophylla, Begonia
sutherlandii, Calanthe discolor, Chelonopsis yagiharana
Une petite collection de fougères, Coniogramme emeiensis, Cystopteris fragilis (muret), Dryopteris
ludoviciana, D. sieboldii ; deux peu rustiques, Blechnum cordatum et Rumohra adiantiformis.
Prés du ruisseau rocaille, Astilbe glaberrima var saxatilis (photo), plusieurs Primula,
En situation fraiche, voir prés de l’eau, plantes aux beaux feuillages, Kirengeshoma palmata, Ligularia
hodgsonii, Lysitichon americanum, Rodgersia podophilla, Gunnera manicata
Un début de collection d’Epimedium botanique, avec par ex. Epimedium brevicornu et Epimedium
epsteinii
Deux gesnériacées,Haberlea rhodopensis et Hemiboea subcapitata
Plantes de milieux bien acide et frais, Enkianthus campanulatus, Lysimachia paridiformis var.
stenophylla, Cardiandra alternifolia
Arbustes autours des parterres, Deutzia calycosa, Hypericum oblongifolium, Indigofera potaninii ;
une liane, Clematis ladakhiana
en sous-bois; Fatsia polycarpa, Rhododendron fortunei, R. reticulatum, R. luteum
Voyage en Ecosse 2024
Découvrez le programme en détails ci-dessous :
Nouvelle Parution
Flore des Hautes-Pyrénées
Cette « Flore des Hautes-Pyrénées » constitue un état des lieux de la biodiversité végétale dans le département. L’ouvrage actualise la connaissance depuis la « Flore du département des Hautes-Pyrénées » publié par l’abbé Dulac en 1867.
Complet et encyclopédique, savant et populaire, sont répertoriés des groupes végétaux peu traités dans les flores départementales françaises habituelles: les cyanobactéries, les myxomycètes nivicoles, les algues d’altitude, les lichens, etc. Plus les espèces supérieures d’angiospermes. En tout près de 5000 espèces inventoriées.
Ouvrage d’étude pour aujourd’hui et pour demain.
L’auteur :
Ancien conservateur de bibliothèque universitaire et naturaliste confirmé, Guy Dussaussois auteur de nombreux travaux publiés, a consacré 20 années à étudier la flore des Pyrénées centrales dans leur riche diversité.
Informations pratiques :
Titre de l’ouvrage Flore des Hautes-Pyrénées
Auteur : Guy Dussaussois
Éditions MonHélios, 2024
464 p., in 4°, 2000 photos couleurs
ISBN 9782378950576
Prix indicatif : 49 euros
Compte-rendu de la fête des Plantes de saint Jean de Beauregard 2023. L’édition printanière s’est tenue du vendredi 14 au dimanche 16 avril. La Saja était présente grâce aux nombreux sajistes venus tenir le stand sur les trois jours et faire découvrir au public notre association. Bien que le vendredi et le samedi se soient déroulés sous un ciel pluvieux et des allées boueuses, cela n’a pas découragé de nombreux visiteurs .Après deux jours de pluie, le printemps ensoleillé fit son apparition pour le dimanche! Nous avons enregistré deux réadhésions , vendu de nombreux lots de graines , mais aussi diffusé « la bonne parole sajiste » et les conseils de culture tout en offrant nos prospectus de la Saja. Ce fut également l’occasion de retrouver avec plaisir de nombreuses connaissances et amis .L’implication de nos membres durant cette manifestation a été gage de réussite pour notre société. Un grand merci à Danièle, Evelyne, France, Geneviève, Getty, Marie-France, Penka, Bernard, Bruno, Lourdhessamy, Stéphane. Sajistement vôtre président Michel Flandrin
Fête des plantes de Saint Jean de Beauregard
Edition printemps 2023
L’édition printanière s’est tenue du vendredi 14 au dimanche 16 avril. La SAJA était présente grâce aux nombreux sajistes venus tenir le stand sur les trois jours et faire découvrir au public notre association. Bien que le vendredi et le samedi se soient déroulés sous un ciel pluvieux et des allées boueuses, cela n’a pas découragé de nombreux visiteurs. Après deux jours de pluie, le printemps ensoleillé fit son apparition pour le dimanche.
Nous avons enregistré deux réadhésions, vendu de nombreux lots de graines, mais aussi diffusé « la bonne parole sajiste » et les conseils de culture tout en offrant nos prospectus de la SAJA. Ce fut également l’occasion de retrouver avec plaisir de nombreuses connaissances et amis.
L’implication de nos membres durant cette manifestation a été gage de réussite pour notre société.
Un grand merci à Danièle, Evelyne, France, Geneviève, Getty, Marie-France, Penka, Bernard, Bruno, Lourdhessamy, Stéphane.
Sajistement vôtre
Michel Flandrin
Un jardin Alpin à Tatránska Lomnica
Sébastien Antoine
Cet article est paru en deux parties dans les bulletins Tome XV -N°235 et N°236
Première partie
Situé en Slovaquie, au cœur de l’Europe dans les Carpates occidentales, le massif montagneux des Hautes Tatras représente un haut lieu de la biodiversité végétale. La chaîne de montagne des Hautes Tatras chevauche la frontière entre la Slovaquie et la Pologne. L’arête centrale de ce massif est constituée de granites, vestiges d’une éruption de l’ère primaire. Ces roches forment les sommets les plus hauts qui culminent jusqu’à 2655 m (Pic Gerlachovsky). Une partie de la chaîne montagneuse est aussi formée de calcaires et dolomites du secondaire. Considéré comme le toit des Carpates, leur relief disséqué est de type alpin avec de nombreux lacs qui dominent de larges vallées d’origine glacières. Leur petite taille (26 km de long pour 10 km de large) justifie leur surnom de plus petite haute montagne d’Europe. L’isolement géographique des Tatras conduit nombre d’espèces animales et végétales à se spécifier, ce qui a développé un endémisme important. Sur les 1300 espèces végétales recensées sur le territoire du parc on en compte presque 400 d’endémiques !
En 1952 fut crée le parc national Vysoké Tatry sur 50 000 ha, et assez récemment une réserve de la biosphère a été constituée sous l’égide de l’UNESCO en partenariat avec la Pologne. La multitude d’espèces végétales présentes dans les Carpates a motivé le parc national Vysoké Tatry à créer un jardin alpin afin de sensibiliser le grand public à la protection de la flore de montagne. C’est non loin du siège du arc national Vysoké Tatry, dans la commune de Tatranskà Lomnica à 848 m d’altitude que se trouve le jardin alpin. Géré par le parc et entretenu par plusieurs techniciens horticoles, il joue un grand rôle dans le tourisme local, les semences servent aussi à enrichir l’ index seminum du jardin botanique P.J. Šafárik situé à Kosice.
L’histoire des jardins alpins dans le massif des Hautes Tatras remonte à la fin du 19è siècle, où l’on vit l’installation d’un premier jardin alpin dans les Hautes Tatras (qui n’eut qu’une courte existence) aussi, fallut-il attendre presque 100 ans pour voir l’idée d’un véritable jardin alpin durable se concrétiser. En 1987 furent posées les premières pierres de ce jardin alpin (qui est encore aujourd’hui en développement). Au début de l’année 2007 le parc a renforcé et confirmé les objectifs de ce jardin en construisant un spacieux chalet pour l’accueil du public. L’objectif est clairement défini : faire connaître et protéger la flore locale; dans ce jardin alpin, on ne trouve que des plantes présentes dans les Carpates. Dans le vaste chalet d’accueil on trouve, outre la maquette du jardin, de nombreux panneaux présentant l’historique du jardin et des photos des plantes. En sortant du pavillon on voit un panneau qui nous informe sur l’étiquetage des plantes et les légendes des étiquettes. Celles-ci, en plastique ou en bois, nous signalent à l’aide de cercles et de triangles de différentes couleurs le caractère endémique et vulnérable de la plante présentée. Le jardin compte actuellement une dizaine de rocailles dont une est de taille monumentale ! Construite à l’aide de pierres granitiques, elles ont toutes un style différent et poussent loin l’art du rocailleur. Ces rocailles sont de véritables massifs rocheux granitiques qui n’ont rien à envier aux alpinums ou la roche calcaire est reine.
Tout de suite en entrant dans le jardin, une imposante rocaille attire le regard. Constituée de gigantesques galets, elle nous attire au centre du jardin. Avant d’y arriver plusieurs petites rocailles couvertes de Dryas octopetala et de Jovibarba hirta var glabrescens offrent un bel ornement. La grosse rocaille en galets gigantesques est la rocaille la plus ancienne du jardin, son sommet est couvert de Pinus mugo, sur ses contreforts y prospèrent : Dianthus praecox (taxon spécifique aux Carpates souvent assimilé à Dianthus plumarius) Minuartia laricifolia subsp. kitaibelii, aux fleurs plus grandes que le type, que l’on trouve dans les Carpates (il est à noter que l’épithète Kitaibelii, que l’on retrouve souvent dans la nomenclature botanique est un hommage à Pál Kitaibel, botaniste et chimiste hongrois du 18è siècle). L’Aster alpinus bien connu dans nos rocailles, Ranunculus thora aux larges feuilles (qui pousse ici dans une poche de calcaire), le cosmopolite Saxifraga paniculata et Minuartia verna, héritage floristique des montagnes du sud de l’Europe et de l’ouest asiatique. Gypsophylla repens, prospère dans un petit éboulis rocheux prés de Cochlearia tatrae aux fleurs jaune pâle, qui est une endémique rarissime des Tatras. Elle ne se trouve que sur les flancs de la montagne : Vel’ký Mengusovský štít situé sur la frontière entre la Slovaquie et la Pologne. On observe aussi Primula auricula, commune dans les Alpes et les Carpates, plusieurs subsp d’Anthyllis vulneraria ; la subsp alpestris au calice moins long que le type et aux feuilles possédant toujours de 5 à 7 folioles et la subsp carpatica qui est beaucoup moins velue que le type. Il y a aussi une belle touffe de Carex firma qui prospère ici dans un milieu indiscutablement acide (chose curieuse pour une plante habituellement considérée comme calcicole) et un beau Cerastium lanatum (syn : Cerastium alpinum subsp lanatum) très décoratif avec ses tissus laineux.
Le pourtour de la rocaille est peuplé de belles touffes de Galium anisophyllum, qui forment des coussinets et d’un tapis de Thymus pulcherrimus subsp. carpaticus, le thym endémique des Carpates. On peut voir aussi Onobrychis montana, le sainfoin des montagnes aux fleurs roses veinées de pourpre, Sempervivum wettsteinii, Sempervivum, endémique des Carpates, synonime de Sempervivm montanum subsp. carpaticum, le Salix alpina, au port prostré et aux feuilles bien entières, un beau pied de Trollius altissimus en fleurs et la Viola biflora, aux fleurs jaunes vif, qui pousse dans les lieux humides et ombragés. Le jardin compte aussi une tourbière aménagée et l’on s’y déplace sur des caillebotis. On remarque : Geranium palustre et Iris sibirica en belles touffes, Polygonatum bistorta y prospère ainsi que le Carex paniculata. Gladiolus imbricatus est présent ainsi que Valeriana simplicifolia, Alisma plantago-aquatica est là aussi. La tourbière se termine avec une belle touffe de Salix repens subsp. rosmarinifolia.
Les Corydales
Alain Denis
Cet article est paru dans le bulletin Tome XIII – N°206 – 52ème année
Par ce petit article je viens vous faire part de ma récente passion pour ces plantes que sont les Corydales mais dont curieusement on ne parle pas très souvent. Vous les connaissez pour avoir peut-être vu le plus commun de tous, Corydalis lutea poussant sur les vieux murs aussi bien au soleil qu’à l’ombre ou pour avoir admiré les photos de C. cashmeriana dans des ouvrages spécialisés.
Le genre Corydalis est un genre magnifique d’environ 550 espèces de la famille des Papavéracées, magnifique à plus d’un titre, tout d’abord par la diversité des couleurs de ses fleurs qui vont du blanc au jaune en passant par le rosé, le violet, le rouge, le bleu, des couleurs panachées, ensuite, par son feuillage dont les tons varient du vert au bleuté en passant par le vert violacé aux feuilles finement divisées ou trilobées, ressemblant même parfois à celles des Aquilegia. Les Corydales sont des plantes magiques; belles, au port léger, les fleurs gracieuses semblant posées sur les tiges, les éperons droits ou vrillés, recourbés vers le haut ou le bas. Certaines ont une floraison de plusieurs mois, au soleil, d’autres à l’ombre. Elles peuvent former des plantes basses de 5 à 10 cm ou atteindre 60 cm. Enfin, sous terre, leur forme est des plus variées; rhizomateuse à racines fibreuses ou écailleuses, tubéreuses, bulbeuses. Elles ont pour origine la Chine, le Népal, le Bouthan, le Cachemire, le Tibet, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran, le Tadjikistan, le Kirghizistan, la Turquie, la Grèce et quelques autres pays d’Europe où elles se sont naturalisées, notament C. solida.
Leur culture n’est pas difficile pour la plupart, même pour la plus précieuse d’entre toutes et la plus connue des collectionneurs : Corydalis cashmeriana d’un bleu si royal, à condition cependant de leur faire bénéficier d’une protection aux trop fortes pluies hivernales et d’un bon drainage. L’origine essentiellement montagnarde de ces plantes leur permet de supporter des températures extrêmement basses. Certaines corydales, en effet, battent des records en poussant à des altitudes très élevées, comme C. latiflora (5000 m ) ou C. hendersonii (6300 m ) qui se multiplient par pollinisation des abeilles. Le semis est assez facile (les corydales produisent de très nombreuses graines) mais si vous voulez le réussir, semez en surface et ne couvrez pas les graines. La multiplication est aisée chez certaines espèces dont vous pouvez couper délicatement quelques éclats tels Corydalis flexuosa, C. davidii, C. elata, C. degensia, C. stenantha, C. kiautschouensis, etc., qui donneront une nouvelle plante très rapidement. Quelques-unes développent des rejets ressemblant à des grandes écailles comme Corydalis leptocarpa de couleur jaune. La floraison de ces plantes est très généreuse, elle varie de mars à mai ou juin mais peut se prolonger jusqu’au cœur de l’hiver avec une pause de 1, 2 ou 3 mois entre juin et août. N’hésitez pas à cultiver ces plantes aux floraisons si longues, à la beauté étrange, élégante, et dans l’ensemble, peu exigeantes. Les listes de graines proposent généralement entre 5 et 20 espèces. Pour ma part, j’en cultive 9 espèces dans mes rocailles, 11 autres sont en semis et 15 me sont parvenues de Chine il y a deux semaines environ, après 4 jours de voyage par courrier rapide. Certaines ne sont pas répertoriées (ou pas encore) dans le magnifique livre de Magnus Lidén et Henrik Zetterlund intitulé » Corydalis a gardener’s guide and a monograph of the tuberous species » édité par l’Alpine Garden Society et qui comporte de superbes photographies couleur.
Les plantes que l’on peut se procurer assez facilement sous forme de graines sont : Corydalis diphylla, C. ochroleuca, C. cheilanthifolius, C. wilsonii, C. petrophila, C. sempervirens, C. cava, C. malkensis, C. scouleri, C. ochotensis, et quelques autres. Certaines pépinières notamment anglaises et néerlandaises proposent des bulbes ou des plantes en pots tels : Corydalis buschii, C. bracteata, C. glaucescens, C. schanginii, C. henrikii, C. popovii, C. turtschaninovii, C. cashmeriana, C. wendelboi ainsi qu’un grand nombre d variétés de Corydalis solida. Evidement les prix sont à la mesure de leur rareté, c’est-à-dire très chers. Un petit conseil : si vous possédez internet, tapez donc : corydalis et vous verrez ! Rendez-vous à la fin de l’année pour un catalogue de graines enrichi de nouvelles espèces qui pourrons être offertes à la prochaine foire aux plantules.