Nous étions une dizaine ce 29 octobre à visiter le jardin de Marc et Florence Bouillon à Saint-Rémy les Chevreuse.
Trés loin des jardins de rocailles, nos pas nous emportaient dans une collection de bambous (considéré comme le pire ennemi de la rocaille !)
Créé en 1995 sur une surface de 1200 m2, ce jardin posséde aujourd’hui 100 espèces et cultivars de bambous répartis en 10 genres. D’autres plantes exotiques viennent agrémenter l’ensemble.
L’entrée de la maison est couvert par un superbe rosier liane le: Rosa banksiae, planté près du mur plusieurs palmiers nord américains: Sabal minor et Rhapidophyllum hystrix ce dernier est le plus rustique des palmiers, il supporte des froids de -20° sans protection.
Derrière la maison un massif de géants: un jeune plant de Triarrhena lutarioriparia, poaceae du Tibet, elle peut atteindre 7 m de haut et devenir envahissante, juste à côté une araliacae de Taïwan leTetrapanax papyrifera ‘Rex’ aux feuilles gigantesques, la forme ‘Rex’ est plus rustique que l’espèce type que l’on trouve en Bretagne et dans certains jardins de la côte d’Azur. Cette araliaceée fleurit en hiver, mais comme nous l’indique Florence et Marc, ici avec les hivers la floraison avorte, c’est une plante facile à multiplier par ses rejets.
Plus loin un bambou intéressant car non traçant et idéal pour les petits jardins le Fargesia robusta.
Sur notre gauche un Eucalyptus gunnii dont la base est envahie par une surperbe grimpante trop méconnue l’Aristolochia sempervirens, cette plante originaire du bassin méditérrannéen posséde de petites fleurs marron à l’extérieur jaune strié à l’intérieur. Elle se montre bien rustique sous le climat de Paris. Au détour d’une allée il n’est pas rare de découvrir plusieurs érables japonais plantés en pots, en cette fin d’octobre ils ne passent pas inaperçus avec leur feuillage rouge, jaune et orange.
En continuant vers le fond du jardin nous croisons un Schefflera macrophylla, encore une araliacée asiatique au feuillage extraordinaire, elle est à protéger en hiver. Si la flore asiatique est bien représentée, Marc et Florence posséde égalemement nombre de végétaux originaires du Chili, pays qu’ils visitent tous les ans, j’en citerais quelqu’uns: Pitavia punctata, rutacée endémique, Gunnera tinctoriasouvent confondue avec Gunnera manicata du Brésil, différents Nothofagus dont dombeyi, antartica etobliqua arbres très proche de nos Fagus et évidemement les bambous du Chili les Chusquea dont certaines espèces sont grimpantes comme Chusquea valdiviensis qui peut atteindre jusqu’à 25/30 m dans son aire d’origine, ici il peut- être endommagé lors d’hiver rigoureux, puis la fougère Blechnum tabulareaux frondes d’ 1m de long dans de bonnes conditions.
En continuant nous découvrons d’Asie un Chimonobambusa tumidissinoda avec l’âge ses chaumes deviennent presque jaune-orangé et un Fargesia macclureana rapporté en Europe en 1999 du Tibet.
Un très bel et rare arbuste nous attends, le X Gordlinia grandiflora, hybride entre Franklinia alatamhaet un Gordonia. Aux portes du potager un petitEucalyptus archeri endémique de Tasmanie, il est considérer comme bien rustique et le rare Emmenopteris henryi à la floraison caprisieuse, en Europe le premier à fleurit en 1971 à la Villa Taranto en Italie, en France c’est en 2012 chez Maurice Laurent célébre collectionneur de Viburnum.
La place me manque pour énumérer l’ensemble de cette collection. Ce qui surprend le plus le visiteur, c’est l’aménagement du jardin, beaucoup de petites allées coincées entre des touffes de bambous, ces derniers restant bien à leur place, en effet l’astuce créée par Marc et Florence, planter les bambous sur des massifs surélevés, il suffit tout simplement de couper les turions dès leur apparition !
Merci à Florence et Marc pour cette promenade pleine de conseils, d’astuces et de découvertes botaniques.
Bruno Boff