Par Philippe Jaillet, dans Plantes de Montagne, 206 : 219
Utiliser ces caisses de manière esthétique tout en conservant leurs propriétés exige de nombreux essais et surtout de nombreuses années !
Cela permet la culture d’Alpines de manière assez aisée avec, contrairement à la culture en pots, la possibilité de planter plusieurs sujets groupés ce qui facilite la pollinisation croisée. Par contre les hybridations peuvent être évitées. Chaque bac peut être isolé, grâce à son poids relativement modeste.
De plus, ces auges prennent peu de place et se logent facilement sur un balcon, une véranda ou dans un recoin.
L’inconvénient est que la hauteur est limitée et que les espèces exigeant un sol assez profond pour les racines seront à proscrire.
Mortier type :
- 1 part de vermiculite
- 1 part de sable
- 1 part de tourbe
- 1 part de ciment blanc
Il est très important de cribler la tourbe afin d’obtenir un mélange bien homogène et surtout à cause de grumeaux qui, s’ils affleurent, se détacheront en laissant des trous.
J’ai envie que la quantité d’eau idéale pour un bon mortier se juge à l’expérience. Il en faut assez pour que le mélange soit malléable mais pas trop sinon le mortier n’adhère pas. Une poignée serrée dans la main doit laisser apparaître un mortier qui se lie bien mais ne doit pas goutter.
Faire se fixer le mortier sur le polystyrène fut le problème le plus long à résoudre. La solution est en fait très économique et très simple : j’utilise de la colle blanche à bois. Il faut badigeonner toute la partie extérieure de la caisse sans oublier le tiers supérieur et appliquer directement le mortier à la main.
1) Je commence par un angle et j’enduis le plus régulièrement possible de bas en haut en reculant progressivement pour atteindre le point de départ. L’épaisseur varie entre 1,5 et 2 cm et est plus importante au niveau des angles afin de renforcer ces endroits plus fragiles. J’enduis ensuite le dessus et le tiers inférieur avec également une surépaisseur au niveau de l’angle supérieur.
Une certaine dextérité nécessaire s’acquiert rapidement. Il faut s’assurer que chaque poignée de mortier s’est bien assemblée avec la précédente et que le rendu est quasi régulier. Ceci facilite l’étape suivante qui consiste à aplanir plus ou moins régulièrement les murs et fignoler les angles.
J’effectue cette opération avec une truelle côté après côté après avoir humecté le mortier pour une finition plus soignée. Je laisse ensuite tirer une heure ou deux et je passe l’éponge trempée (ou un balai) sur l’ensemble. Le béton devient de plus en plus étanche et aussi plus pérenne.
2) Un ou deux jours après je retourne l’auge pour enduire le dessous. Même mélange, même procédé : colle à bois, application à la main, finition à la truelle et imperméabilisation avec une éponge humide deux heures après. Il est également nécessaire de faire ‘ ou 5 trous de drainage. Je perce avec une tige de fer au cours de l’étape truelle.
Cette méthode de modeleur-maçon demande un peu de patience, beaucoup de passion pour ses alpines pour un résultat esthétique et sanitaire pour les plantes qui encourage à en faire encore…